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L'écoute active... par l'exemple

La méthode Thomas Gordon...

Qu'est-ce que l'écoute active ?

Second pilier de la méthode Gordon, l'écoute active est un moyen puissant d'aider notre enfant (ou quelqu'un d'autre) à exprimer ses contrariétés et à résoudre ses problèmes (dispute avec un ami, déception amoureuse, tensions à l'école, etc.)

Quel que soit son âge, quand notre enfant nous fait part d'une situation qui lui pose problème, nous avons naturellement envie de l'aider. Et ce, de manière plus ou moins adroite...

Prenons un exemple :

En rentrant du collège, Marie 14 ans, annonce à sa mère (l'air préoccupé) : "Maman, tout le monde dit que le brevet sera très dur cette année..."

- 1ère réponse de la mère : "Mais non, t'en fais pas tu vas l'avoir ton brevet. Tu as toujours réussi, il n'y a aucune raison que tu n'y arrives pas !"

Réaction possible de Marie : elle soupire, se détourne et s'en va dans sa chambre... Le dialogue s'interrompt.

- 2ème réponse de la mère : "C'est sûr qu'en passant des heures sur Internet avec tes copines au lieu de réviser, tu ne risques pas de l'avoir!"

Réaction possible de Marie : elle se dit : "J'aurais mieux fait de me taire. Elle ne me comprend pas de toute façon..." (elle s'en va dans sa chambre et se connecte à Internet pour tchater avec ses copines, qui elles, la comprennent !)

- 3ème réponse de la mère : "Moi à ta place je commencerais à réviser dès maintenant..."

Réaction possible de Marie : "Super ! Merci pour le conseil. Tu crois que je t'ai attendue pour commencer à réviser !!" (Agacée, elle hausse les épaules et change de sujet)

Ces réponses vous semblent familières ?

Peut-être les avez-vous entendues dans des circonstances similaires ? Peut-être même les avez--vous prononcées vous-même ? Le point commun entre ces 3 réponses : elles visent toutes d'une manière ou d'une autre à aider l'enfant et pourtant elles sont inefficaces !

Pourquoi sont-elles inefficaces ?

Parce qu'elles ferment le dialogue. En effet, que la maman tente de rassurer sa fille (dans la situation n°1), qu'elle utilise la menace (situation n° 2 = si tu ne travailles pas plus, tu n'auras pas ton brevet) ou qu'elle lui donne un conseil (fut-il bienveillant!, dans la situation N°3) dans tous les cas la jeune fille s'en va ou change de sujet. Non pas parce que son problème est résolu mais parce qu'elle n'a pas trouvé l'aide qu'elle venait chercher. Elle repart donc tout aussi préoccupée qu'avant l'échange et son problème demeure.

Rassurer, menacer, conseiller, analyser, argumenter, blâmer, donner des solutions... sont quelques unes des réactions types que nous sommes très nombreux à avoir face à quelqu'un qui nous fait part d'un problème. Parce qu'elles ferment ou limitent le dialogue, Thomas Gordon parle également d'obstacles (ou de risques) à la communication.

Revenons à présent à notre exemple et voyons comment la mère pourrait aider sa fille ...

Marie : " Maman, tout le monde dit que le brevet sera très dur cette année..."

La mère : « Tu sembles inquiète »

Marie : « Oui, j'ai l'impression que je ne n’aurai jamais le niveau... »

La mère : « Tu crains que le niveau soit trop dur pour toi ? »

Marie: Ben oui. Et si je rate et que mes copines réussissent, qu'est-ce que je vais faire sans elles ?

La mère « Tu veux dire que tu as peur de rater le brevet et de te retrouver sans tes copines l’année prochaine, c'est bien ça ? »

Marie : " Oui. En plus elles ont l'air sûres d'elles. Elles parlent déjà du lycée dans lequel elles veulent aller l'an prochain... "

La mère : « Tu as l’impression d’être la seule à t’inquiéter pour le brevet... »

Marie :" Exactement !"

La mère : « Si je comprends bien, tu aurais donc besoin d'être assurée d'avoir le niveau pour obtenir ton brevet mais aussi de pouvoir partager ton inquiétude avec tes copines ?"

Marie :" Oui, je me sentirais moins seule."

La mère (acquiesçant): "Hmm ..."

Marie : "Je me sentirais aussi plus sûre de moi"

La mère : Est-ce que tu verrais une solution ?"

Marie : « En fait Céline et Aurélie aussi se posent des questions... et je sais qu'elles se voient pour réviser ensemble ..."

La mère : " Tu n’es pas toute seule alors … »

Marie :" Oui c'est vrai. Je pourrais même leur demander si on peut réviser toutes les trois. On pourrait se motiver et même aller visiter des lycées ensemble pour l'an prochain.

Je vais les appeler. Merci maman !

Dans cet exemple, contrairement aux trois premiers, la jeune fille révèle ses ressentis et livre le fond du problème. Elle parvient même à trouver d'elle-même des solutions possibles.

Pourquoi ?

Parce que sa mère a pris le temps de l'écouter activement !

Comment ?

En restant centrée sur le problème de sa fille

En reformulant ce qu'elle dit

En l'aidant à mettre des mots sur ses ressentis

En l'aidant à mettre des mots sur ses besoins

En l'accompagnant dans la recherche de sa/ses propre(s) solution(s)

L'intérêt de l'écoute active

Comme le montre cet exemple, écouter activement une personne qui vit une situation problématique (pour elle) lui permet d'explorer le fond du problème et de cheminer vers sa propre solution.

Parce qu'elle a pu exprimer ses ressentis sans se sentir jugée, cette jeune fille a eu l'espace dont elle avait besoin pour poser son angoisse et s'en libérer. Par son écoute attentive et bienveillante, ses silences et ses reformulations, cette maman a aidé sa fille à identifier ses ressentis et à clarifier ses besoins. Enfin en l'accompagnant dans la recherche de ses propres solutions (sans lui en suggérer), elle lui a permis de reprendre confiance en elle et de puiser dans ses propres ressources.

L'écoute active est un "outil" puissant et parfois même étonnant pour accompagner son enfant vers l'autonomie, la confiance en soi, la créativité, l'estime de soi et le sens des responsabilités.

Et la bonne nouvelle est que plus nous sommes capables d'écouter notre enfant avec respect et empathie et plus il sera disposé à nous écouter et à nous respecter en retour !

Tout comme le Message-je, l'écoute active est avant tout un savoir-être qui s'apprend et qui nécessite de l'entrainement !

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